Les PV électroniques bientôt testés
D’ici à la fin de l’année, les PV électroniques seront testés dans trois arrondissements. But : accélérer leur traitement et réduire les impayés.
LE CELEBRE papillon que les automobilistes découvrent coincé derrière leur essuie-glace est en train de vivre ses dernières heures. Avant la fin de l’année, et peut-être même dès la rentrée, dans trois arrondissements parisiens et quelques villes françaises, parmi lesquelles Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et Angers (Maineet- Loire), les contractuelles seront équipées d’un tout nouvel appareil : le stylo numérique.
Près de 60 % d’impayés
Inventé et fabriqué par la société suédoise Anoto, ce petit logiciel permet de traiter les contraventions de stationnement en un temps record. Une manière radicale de lutter contre les impayés, qui concernent à Paris près de 60 % des PV. Après avoir entré les informations concernant le véhicule, l’agent se contente, une fois revenu à son bureau, de transférer les données en posant simplement le stylo sur son socle. Sur le pare-brise, l’amende a disparu, mais un petit papier devrait prévenir l’automobiliste qu’il a été verbalisé.
Alors que le traitement manuel des PV prend plusieurs heures, il sera désormais effectué en quelques minutes. Véritable serpent de mer, le traitement automatique des contraventions, régulièrement annoncé par Bercy depuis 2004 et sans cesse repoussé, devrait être pérennisé en France en 2009 si le test prévu dans une vingtaine de services de police, police municipale et gendarmerie est concluant. A Paris, le test est censé durer un an, avant une éventuelle généralisation. Mais si la société Anoto-qui annonce le lancement du dispositif dès septembre- se flatte de la fiabilité de ses appareils, certaines voix s’élèvent déjà contre le procédé : « A Gênes, en Italie, où le système est testé depuis des mois, les contestations ont explosé ! s’emporte Me Jean-Baptiste Iosca, avocat au barreau de Paris. Lamarge d’erreur dans la rédaction du PV, qui est aujourd’hui de 30 %, va encore augmenter car personne ne vérifiera manuellement ces contraventions.
D’ailleurs, la grogne a commencé à monter dans les tribunaux de police, qui craignent d’être submergés par les recours. Et puis ce stylo est très onéreux : 200 € pièce auxquels il faut ajouter le prix du papier numérique spécial avec lequel on l’utilise. » Les contractuelles parisiennes, quant à elles, ne voient pas forcément d’un oeil meilleur ce nouvel attirail technologique : « L’idée de ne laisser qu’un petit bout de papier sur le pare-brise pour signaler à l’automobiliste qu’il a été verbalisé ne me semble pas très honnête, glisse l’une d’elles. Il faudrait mieux informer les gens de ce qui se prépare… Mais nous-mêmes, nous avons beaucoup de mal à obtenir des précisions ! »